Etat des lieux 2 : Aller en Jean Zay. O. Loubes. 07-01-25

Podcast : https://audioblog.arteradio.com/blog/238399/podcast/242597/etat-des-lieux-2-aller-en-jean-zay-olivier-loubes-07-01-2025

Pourquoi « aller en Jean Zay » est-il un geste politique qui fait de notre salle des actes un lieu du commun ?

Les lieux ne sont pas seulement chargés de mémoire. Ils revêtent aussi une dimension politique. Par exemple, que signifie pour nous, élèves ou personnels saint-serninois, d’« aller en Jean Zay » ? C’est ce que notre collègue O. Loubes a choisi de traiter, en poursuivant, ce que je nommerai, son état des «lieux de mémoire-pouvoir » à Saint-Sernin.  (L.C.).

Le Concours Eurovision, témoin et acteur de la construction européenne de 1956 à 2024. Q. Viguier. 23-05-23 .

Podcast : https://audioblog.arteradio.com/blog/215487/podcast/230767/midi-conference-junior-l-eurovision-dans-la-construction-europeenne-quentin-viguier-23-05-2024

Introduction

Vous le connaissez de près ou de loin, il apparaît chaque année sur les postes de télévision des foyers français, le Concours Eurovision de la Chanson, créé le 24 mai 1956 à Lugano en Suisse, est mu par la volonté de créer des liens insécables entre les pays participant au concours. [Diapo] Cette initiative est portée par l’UER, créée en 1950, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, son président Marcel Bezençon ainsi que par la télévision italienne, la RAI, qui propose un concours de la chanson européenne sur le modèle du Festival de Sanremo fondé en 1951.
Le réseau Eurovision, mettant en relation les diffuseurs publics indépendants des pays d’Europe de l’Ouest, découle tout d’abord d’une idée, [Diapo] d’un projet politique en lien direct avec la création de la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier en 1952. Le concours véhicule les valeurs du projet européen, avec la volonté d’unir par la musique et de célébrer la diversité du continent. Malgré son grand âge, presque 70 ans, le concours a su se réinventer, s’émanciper peu à peu de la dimension « kitch » qui l’a tant desservi dans les années 80, pour devenir le porteur d’un idéal, celui d’une Europe unie pour la paix et la liberté.
Un sujet d’actualité à l’heure du retour de la Guerre en Europe et des élections européennes qui se tiennent le 9 juin prochain. L’occasion pour nous de replonger dans l’histoire du plus grand concours musical au monde, une manière de percevoir l’histoire de la construction européenne sous un autre angle, celui de la musique et de l’unité, deux valeurs portées par le concours depuis sa création faisant de lui un témoin, mais également un acteur de la construction européenne.

I L’Eurovision, témoin de la construction européenne

– Les origines du concours sont liées au projet européen :
Le concours Eurovision est un moyen pour les pays européens du bloc de l’Ouest de promouvoir le réseau Eurovision, originellement défini par un journaliste de la BBC comme « un système de coopération permettant un échange de programmes télévisés entre les pays d’Europe de l’Ouest » (et oui, cela s’inscrit dans un contexte de Guerre Froide où l’Ouest compte bien concurrencer le réseau Intervision du bloc de l’Est !). Le premier concours diffusé en Eurovision en 1956 est une révolution technologique, car il est diffusé en direct et en simultané sur quatorze chaînes différentes. Les pays fondateurs du concours, à l’exception de la Suisse, sont les mêmes qui signent le Traité de Rome instituant la Communauté Economique Européenne en 1957, date à laquelle le Royaume-Uni, le Danemark et l’Autriche rejoignent le concours naissant, qui apparaît donc comme un pionnier des élargissements européens à venir, ces trois pays ayant intégré la CEE au cours des décennies suivantes.
L’Eurovision est un concours où l’on chante la paix et l’amour, il est porteur d’une vision pacifiste d’après guerre et d’une amitié entre les peuples d’Europe. L’arrivée en 1961 de l’Espagne franquiste et de la Yougoslavie de Tito montre que la concours a pour vocation d’imaginer une Europe libre et unie, une vocation quelque peu naïve au vu de l’utilisation du concours par les gouvernements espagnols et yougoslaves afin de promouvoir la modernité des pays dirigés d’une main de fer par des dirigeants totalitaires.

– L’Eurovision face à l’élargissement vers l’Est :


D’un concours uniquement lié à l’Europe de l’Ouest à un concours européen : l’Eurovision a évolué tout comme le projet européen initial.
C’est justement la victoire de la Yougoslavie à l’Eurovision 1989 qui marque un tournant dans l’histoire du concours. Il s’agit en effet de la première fois qu’un pays non aligné remporte l’Eurovision, et accueille donc l’édition de 1990. Une victoire qui anticipe l’évolution du projet européen, la CEE étant devenu de fait, dans le contexte de la Guerre Froide, une communauté réservée aux seuls pays d’Europe de l’Ouest.
L’édition 1990 du concours se déroulant à Zagreb en Croatie, est riche en messages pro-européens au vu de l’actualité du continent, notamment celle de la récente chute du mur de Berlin et de la future réunification allemande. Cela inspire directement ou indirectement un quart des chansons de l’édition : la chanson autrichienne s’intitule « plus jamais de mur », la Norvège chante « la Porte de Brandebourg » qui s’est ouverte avec l’effondrement du Mur, l’Allemagne envoie une chanson sur sa liberté retrouvée. Toto Cutugno, qui représente l’Italie, remporte l’Eurovision 1990 avec sa chanson pro-européenne Insieme, qui défend le futur traité de Maastricht de 1992, traité qui pose les bases du fonctionnement de l’Union Européenne telle qu’elle existe aujourd’hui et qui anticipe le futur élargissement massif de 2004. Cette chanson a un écho tout particulier, car elle est chantée à Zagreb, l’une des capitales fédérales d’un pays au bord de l’implosion, qui devient 30 ans plus tard la capitale florissante d’une Croatie indépendante et intégrée à l’Union Européenne.
1993 sert de base pour les élargissements futurs, tant pour ceux de l’Eurovision que pour ceux de l’Union Européenne. Il s’agit d’une période de grands espoirs, où tout semble possible. A l’échelle du concours d’abord, 1993 est marqué par la fusion du réseau Eurovision et du réseau Intervision, si bien que tous les pays de l’ex bloc de l’Est deviennent éligible à participer au concours Eurovision, éligibilité représentée par la couleur verte sur les cartes que vous avez derrière vous. Le réseau s’ouvre au reste de l’Europe tout comme le projet européen s’adapte à cette nouvelle géopolitique du Vieux Continent. C’est simple, entre 1996 et 2005, le nombre de pays participants au concours passe de 23 à 40 ! L’Eurovision constitue le témoin de l’Europe des années 1990, celle qui répare ses blessures causées par le Mur, tant matériel, qu’idéologique qu’a constitué le Rideau de Fer.


Au cours de la même année, l’Union Européenne institue les Critères de Copenhague, qui permet de fixer les conditions pour que les pays d’Europe Centrale et Orientale puissent inspirer une intégration future à l’Union Européenne.
L’Eurovision ayant intégré dix nouveaux pays en deux ans, le concours se retrouve confronté à la difficulté de composer entre une émission ayant une durée raisonnable et un nombre grandissant de pays participants. Le système de relégations institué entre 1994 et 2004 a traumatisé de nombreux pays : il s’agissait pour l’UER d’exclure du concours les pays les plus bas du classement. Un système injuste qui a surtout constitué un choc idéologique pour les pays d’Europe de l’Ouest qui, pendant presque 40 ans, avaient eu le concours pour eux tout seul, et qui avec ce système peuvent être relégués en faveur de pays et de nations qui sont apparus du jour au lendemain dans le quotidien des pays de l’Ouest. Un choc identique à celui des élargissements de l’Union Européenne vers l’Est, où tous les pays-membres sont placés sur un pied d’égalité. C’est ainsi que le Luxembourg, qui ne supporte pas ce système, quitte le concours en 1994 avant de ne revenir qu’en 2024, pour l’édition de cette année !


Ce système injuste constitue toutefois un laboratoires d’expériences pour créer le concours que nous connaissons aujourd’hui ; un miroir de la réflexion en Europe d’un élargissement ambitieux, mais juste, où les états-membres sont placés sur un pied d’égalité. C’est en effet à ce moment-là que l’Union Européenne procède le 1° mai 2004 à l’élargissement le plus ambitieux de son histoire, intégrant 10 nouveaux pays d’Europe Centrale et orientale. Le système de relégations est abandonné au profit des demi-finales tandis que les éditions du concours des années 2000 sont marquées par les victoires des pays de l’Est nouvellement arrivés.

– L’Eurovision et l’argent :


Or, lorsqu’il est question des frais de participation au concours, les inégalités entre les pays ressortent inévitablement. L’Eurovision a instauré en 1999 le système des Big 5, où les 5 plus gros contributeurs financiers de l’UER sont qualifiés d’office pour la finale de chaque édition.

Il s’agit sans surprise des pays les plus riches que vous voyez sur l’écran. Le Big 5, créé en guise de compromis pour éviter que d’autres pays riches quittent le concours comme l’avait fait le Luxembourg, pose la question de certains pays plus méritants que d’autres en fonction de leurs moyens financiers. Une question également au coeur de la construction européenne, où celle-ci intègre au départ des pays riches, puis des états en difficulté économique de l’adhésion de la Grèce à la CEE en 1981, aux élargissements de 2004 et ultérieurs. Le système des Big 5 est souvent critiqué, il n’est d’ailleurs pas rare de voir des Big 5 en bas des classements. 2021 franchit une étape dans cette contestation : le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Espagne ne reçoivent aucun point du vote du public. [Diapo] Des éléments à nuancer toutefois, avec la victoire italienne de 2021, les secondes places de la France en 2021 et du Royaume-Uni en 2022 et de la troisième place espagnole en 2022 également.

A l’inverse du Big 5 qui est toujours qualifié d’office, il n’est pas rare de voir des pays comme la Bulgarie quitter périodiquement le concours en raison de difficultés financières. Les Balkans occidentaux notamment sont confrontés à ces difficultés, une enclave de l’Union Européenne dont le processus d’adhésion n’a repris de son activité qu’avec la Guerre en Ukraine en 2022. Le coût exorbitant de la haute technologie embarquée dans les scénographies toujours plus ambitieuses du concours, les inflations liés aux diverses crises depuis la période COVID ont entraîné des coûts de participation de plus en plus exorbitants. [Diapo] L’UER défend cette augmentation des coûts par le fait que le concours ne serait plus « viable financièrement ». L’exemple de l’Irlande peut être mobilisé grâce aux révélations de Michael Kealy, le chef de la délégation irlandaise, qui indique que la RTE (la télévision Irlandaise) a dépensé 1/3 de son budget dans les frais de participation en 2024. Il illustre l’augmentation des frais en révélant qu’ils sont passés de 93 000€ en 2022 à 106 000€ en 2023, soit une augmentation de 13 000€ en un an !
Une autre dimension est à prendre en compte : la participation ou non à l’Eurovision relève d’une volonté politique, car toutes les chaînes participant à l’Eurovision sont des médias publics, qui sont financés par l’État. [Diapo] C’est ainsi que l’ex-directeur des divertissements de France 2, Yves Bigot, annonce en mai 2023 qu’il aurait reçu l’ordre de ne pas remporter l’Eurovision, ce qui expliquerait les résultats catastrophiques de la France dans années 2000. [Diapo] Et ce pour une raison très simple : une édition du concours coûte en moyenne 100 millions d’euros, la moitié est financée par l’UER, 1/4 par la chaîne de télévision et un autre quart par la ville hôte. Accueillir le concours peut donc être perçu comme un cadeau empoisonné pour le pays hôte, surtout si l’État n’est pas intéressé par le financement du concours.
A l’inverse, les petits pays mettent tous les moyens pour remporter l’Eurovision, une vitrine internationale permettant la mise en valeur de la culture du pays hôte. C’est ce qui explique la participation sans interruption de la Moldavie depuis 2005, ce même pays qui est le plus pauvre du continent européen et qui est candidat pour l’adhésion à l’UE depuis le 23 juin 2022.
[Diapo] Transition : L’Eurovision constitue ainsi le témoin des défis de la construction européenne : géopolitique du continent, fonctionnement de l’Union ainsi que la question de l’égalité entre les Etats-membres. En même temps que l’Union Européenne, le concours fait face à l’actualité et réagit à celle-ci, ce qui le rend acteur en défendant de fait une certaine vision du projet européen. [Diapo]

II L’Eurovision, acteur de la construction européenne

– l’Eurovision face à l’actualité :
Le superviseur exécutif actuel de l’Eurovision, Martin Österdahl, martèle que l’Eurovision n’est pas politique et ne doit pas être politisé, comme dans une récente interview du 29 avril 2024 où il tient les propos suivants :  « La seule chose que nous [l’UER] pouvons contrôler, ce sont les trois minutes sur scène, et c’est pourquoi je suis parfois frustré lorsque beaucoup de gens veulent faire de la politique à partir du Concours Eurovision ». Un discours que je souhaite nuancer avec un autre entretien de Martin Österdahl qui date de 2022, après que l’UER ait pris une décision historique : celle d’exclure pour un temps indéfini le télédiffuseur russe au nom de la réputation du concours. Le 27 mars 2022, Österdahl déclare à Eurovoix,  journal spécialisé dans l’actualité eurovisionesque : « Nous ne voulons pas faire de manifestations politiques sur scène, mais nous ne pouvons pas faire le plus grand spectacle de divertissement du monde sans toucher à ce à quoi tout le monde pense en ce moment en Europe. »
Que l’UER veuille l’entendre ou non, ils prennent nécessairement parti et adoptent des positions faisant écho à des programmes politiques. En 2016, l’UER organise avec la SVT (la télévision suédoise) un entracte appelé « Gray People ». [Diapo] 2016 est en effet une année charnière dans la politique migratoire de l’UE, 1 an après l’entrée illégale d’1M de réfugiés syriens au sein de l’Union, dont l’ampleur sans précédent a eu des répercussions sur les sociétés d’Europe et les discours politiques, notamment par la montée de l’extrême-droite. Au travers de « Gray People », l’Eurovision dénonce l’accueil parfois inhumain des migrants en montrant une réalité crue et même la mort sur scène. Les danseurs sont vêtus et maquillés en gris afin de représenter l’image que se ferait l’UE des migrants : une masse informe, où l’on ne peut distinguer les êtres humains se cachant derrière une vague grise de nouveaux venus. L’acte s’achève avec l’acquisition d’un visa par l’un des migrants et par le retrait de la peinture grise sur leur visage, faisant finalement apparaître l’être humain derrière le masque idéologique. Vous l’aurez compris, Gray People est une dénonciation virulente des partis d’extrême-droite qui diaboliseraient l’arrivée massive de migrants. La performance constitue un plaidoyer pour une Europe sociale, humaine et juste pour tous, plaidoyer voulu par Martin Österdahl (encore lui) à l’époque où il était producteur exécutif de la télévision suédoise.   Selon lui, « C’est toujours ce qu’on essaie de faire à l’Eurovision, pour aborder la question brûlante, mais sans en faire de la politique. »



– L’Eurovision face à la guerre :
Sans faire de politique donc.

 Pourtant, comme je l’ai dit tout à l’heure, l’UER décide en mars 2022 d’exclure la Russie du concours pour une période indéfinie en raison de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine. Une première pour le concours alors que ce n’est pas la première guerre à avoir eu lieu depuis 1956. [Diapo] Israël a pu participer au concours malgré la guerre du Kippour en 1973 et malgré l’actuelle guerre contre le Hamas. L’Azerbaïdjan n’en est pas moins coupable, ce pays ayant été en conflit ouvert avec l’Arménie fin 2020 puis en 2023 autour de la région du Haut-Karabakh, mais qui n’a pas été exclu du concours de 2021 et de cette année. Österdahl défend cette décision en estimant que « l’Eurovision est un concours entre diffuseurs, pas entre gouvernements ». Il s’agit cependant de diffuseurs publics, qui sont financés par l’État. Même s’ils sont indépendants dans les démocraties, ce n’est pas le cas en Azerbaïdjan par exemple où la chaîne AzTV est contrôlée de manière non officielle par l’État azéri.
– L’Eurovision et la guerre en Ukraine : la création d’une identité eurovisionesque, un concours conscient des messages qu’il transmet :
Conscient de l’influence du concours dans le monde, rassemblant entre 120 et 200 Millions de téléspectateurs dans le monde chaque année, l’UER a décidé de doter l’Eurovision d’un logo générique, United by Music, celui-ci faisant écho de manière transparente à l’« unité dans la diversité » que constitue la devise de l’UE.

Cette standardisation du concours en tant qu’évènement regroupant des pays qui souhaitent, en théorie du moins, défendre la paix et l’unité envoie un message fort au reste du monde, tout comme souhaite le faire l’UE dans sa communication vis-à-vis des conflits armés dans le monde. Il s’agit de prendre parti, la défense de la paix étant une position politique s’opposant à celle du bellicisme. L’adoption de ce slogan unique en 2024 n’est pas un hasard, il s’agit de la deuxième édition du concours où l’Ukraine est en guerre contre la Russie. L’Eurovision s’apparente dorénavant à un club de pays prônant la paix (en théorie du moins !), où l’Ukraine participe et réalise des résultats plus que satisfaisants et où la Russie est exclue. Et oui, exactement comme l’Union Européenne !
Cependant, l’UER n’assumant pas sa dimension politique (ou alors ne faisant rien pour freiner la politisation de plus en plus explicite du concours), cela mène à des prises de position paradoxales. L’édition de cette année a été marquée par une politique d’une fermeté inédite concernant les drapeaux, ayant de fait interdit pour la première fois de l’histoire du concours le drapeau de l’UE dans l’arène, un choc pour la communauté de fans du concours ainsi que pour le vice-président de la Commission Européenne, Margaritis Schinas, qui s’est exprimé en estimant que la décision ne faisait qu’aider les « ennemis de l’Europe », propos tenus à moins d’un mois des élections européennes. Par ailleurs, le niveau de sécurité du concours n’a jamais été aussi élevé, et ce en raison du fait que les manifestations contre la participation d’Israël à l’Eurovision se sont multipliées à Malmö, la 3° ville suédoise comptant la plus grande diaspora musulmane du pays.



– L’Eurovision Junior, les enfants de l’Europe ?

J’aimerais achever cette présentation sur l’Eurovision par une réflexion autour de l’édition Junior du concours. Créé en 2003, il s’agit d’un format de 2h30 où les chanteurs sont des artistes âgés de 9 à 14 ans.


Concours a priori  à l’écart des intérêts politique, il n’est pas rare que les délégations participantes envoient des chansons prônant un monde meilleur, comme ce fut le cas de la chanson ukrainienne de 2018, où la chanteuse Darina Krasnovetska dénonce la guerre de manière générale alors que son pays est impliqué depuis 2014 dans une guerre irrégulière dans le Donbass. La chanteuse arbore un haut parleur rouge qui se détache dans une scénographie en noir et blanc.
Ce haut parleur témoigne également de la volonté de l’Eurovision Junior à mettre en avant le pouvoir des générations futures et de leur capacité à créer le monde de demain. Les slogans tournent souvent autour de cette idée, comme celui de 2020, Move the World (Faites bouger le monde!), de 2021, Imagine, ou de 2023, Heroes. [Diapo] L’Eurovision Junior de 2019, marqué par l’actualité autour du mouvement Fridays for Future et Jeunesse pour le Climat initié par Greta Thunberg en Suède le 20 août 2018, où plus du tiers des chansons de l’édition comportent des paroles en lien avec le climat. La scénographie de la chanson serbe Podigni Glas (qui veut dire Elève ta voix) reprend le slogan « We don’t have a Planet B » utilisé dans les Marches pour le Climat. La Pologne remporte même l’Eurovision Junior 2019 avec sa chanson Superheroes qui chante le pouvoir des générations futures à changer le destin d’un dérèglement climatique sur un fond de compte à rebours. C’est le mois suivant, en décembre 2019, qu’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission Européenne, lance le Pacte Vert pour l’Europe, avec l’objectif de la neutralité carbone pour 2050.
Dans sa structure pour finir, l’Eurovision Junior encourage davantage l’amitié entre tous autour d’une chanson commune. Il s’agit d’un hymne (souvent louant le pouvoir des enfants ou la paix dans le monde) chanté par tous les artistes participant au concours, une chanson commune inexistante dans l’édition originale du concours. [Diapo] L’Eurovision Junior 2021 a également vu dans ses coulisses la rencontre hautement symbolique de la délégation arménienne et azérie sur fond de guerre ouverte dans le Haut-Karabakh : les deux chanteuses ont été filmées par les deux délégations en train de se prendre dans les bras, symbole fort pour des ennemis héréditaires où l’Eurovision se place une nouvelle fois comme un défenseur de la paix entre tous. Le Junior, tout comme l’Union Européenne, désirent dans leur communication mettre en avant le pouvoir des générations futures à penser l’Europe de demain.

Conclusion :

[Diapo finale] Vous l’aurez donc vu, le Concours Eurovision représente bien plus qu’un concours de chant : il est depuis ses origines intimement lié au projet européen, a grandi et s’est réformé au rythme des élargissements et de la transformation de la CEE vers l’Union Européenne sous sa forme actuelle.
Un concours qui ne peut toutefois ignorer sa dimension politique, qui du moins doit trouver une cohérence interne afin de ne pas se compromettre par l’instauration de fait d’un système deux poids deux mesures, où la tolérance vis-à-vis de tous les pays participants ne semble pas être équivalente pour tous. Pire, avec le système du Big 5, cela ne place pas les pays participants dans un système égalitaire, ce qui entre en contradiction avec les valeurs mêmes du concours.
Regarder l’Eurovision, c’est observer l’évolution géopolitique de l’Europe au fil des décennies. En 2024, à quelques semaines des élections européennes, l’Eurovision retourne en Suisse, là où tout a commencé en 1956. Il s’agit pour le concours de puiser de nouveau dans ses racines afin d’inspirer les réformes qui s’avèrent nécessaires après une édition qui aurait pu mener le concours à sa propre perte. Un miroir de l’Union Européenne, qui pour faire face aux nouveaux défis qui l’attendent doit également se réformer pour perdurer.

Je vous remercie.

Sur la Chapelle des Mages du palais de Cosme l’Ancien de Médicis, à Florence. 22.11-22

Sur la Chapelle des Mages du palais de Cosme l’Ancien de Médicis, à Florence.
Philippe Ruiz

Podcast : https://audioblog.arteradio.com/blog/192901/podcast/194120/une-peinture-a-cles-dans-la-florence-du-quattrocento-philippe-ruiz-24-11-2022



Entre 1449 et 1459 (dates communément admises), le peintre Benozzo Gozzoli réalise pour le maître de Florence, Cosimo dei Medici, un programme iconographique peint à fresque sur les murs de la chapelle familiale du palais tout juste sorti de terre.
Nous savons qu’en 1459, très fier du résultat, Cosimo fait les honneurs de sa chapelle toute neuve au jeune Galeazzo Maria Sforza, fils du seigneur de Milan, ainsi qu’au pape Pie II, un Siennois humaniste érudit ; la crème de l‘élite de cette Italie du second XVe siècle.
Le thème de ce décor peint à même les murs : le cortège des Mages venus adorer l’Enfant Jésus, dont la nativité est représentée sur un retable de Filippo Lippi (ou plus certainement une copie). Cette œuvre de Lippi suffirait à faire de la chapelle un endroit exceptionnel, mais on en vient presque à l’oublier tant l’oeil est attiré par le chatoiement des étoffes précieuses, l’abondance des personnages, le pittoresque des animaux, des végétaux, des paysages, en une explosion de couleurs contenues dans des formes délicates.
Le style de Gozzoli n’est pourtant pas spécialement novateur (on parle à son sujet de « gothique international », ce qui devrait le faire disparaître derrière la force d’innovation, la douce sensualité, la maîtrise de l’espace de Lippi).
Et il n’en demeure pas moins que son Cortège des Mages happe le regard, fascine, ravit les millions de visiteurs qui passent par ce tout petit oratoire et qui mettent bien tout le reste du parcours dans le palais à encaisser cette overdose de couleurs, de beau seigneurs chamarrés, d’animaux rares et magnifiques, d’expressions énigmatiques.
On perçoit confusément qu’il y a tant à comprendre dans ces quelques mètres carrés, qu’on a forcément « manqué » quelque chose. L’invitation à aller plus ultra, comme l’Ulysse de Dante, est évidente, encore faut-il savoir quel chemin emprunter.
Essayons d’en éclairer quelques jalons.
Gozzoli accomplit tout d’abord une narration picturale facilement accessible à tout Occidental du XVe siècle. L’épisode de l’adoration des Mages, au début des évangiles synoptiques, est très connu de tous les fidèles, les moins dégrossis compris. Et il n’y a rien d’extraordinaire dans l’iconographie retenue par le peintre : les mages sont de grands seigneurs, des « rois », leur cortège est surabondant, les présents sont somptueux, les animaux souvent exotiques. Entre les affres de la recherche d’un coin d’étable où accoucher et l’horreur de la fuite en Egypte et du massacre des Innocents, un moment de rêve. Gozzoli y ajoute, un peu cuistre, quelques grands classiques de cette peinture gothique de la fin du moyen-âge : trois Mages pour représenter les trois âges de la vie, une nature qui illustre les quatre saisons, une faune qui vient des trois parties du monde (Europe, Asie, Afrique). Cela, tout un chacun peut le percevoir avec la culture commune des Occidentaux de ce temps. C’est déjà un peu dense, mais tout le monde suit.
Il faut être un Florentin du Quattrocento pour saisir un autre niveau de narration. En 1439, une récurrence de la peste oblige les évêques italiens, les légats du Pape et les membres de la délégation byzantine, parmi lesquels l’empereur lui-même et le patriarche de Constantinople, à quitter Ferrare, dans la plaine du Pô. Ce concile avait pour but de refaire l’union entre Grecs et Latins devant la menace d’une imminente conquête de la seconde Rome par les Turcs ottomans. Le pape parvient à négocier la promesse d’une croisade de secours contre la réunification des Eglises.
Fuyant Ferrare, les pères conciliaires acceptent l’hospitalité que Cosimo, maître de la ville depuis 1434, s’est empressé de leur offrir. C’est pour lui une heure de gloire, la consécration de sa réussite personnelle comme la validation de ses talents de diplomate. Il rend un énorme service au pape (dont il est aussi le banquier…), à la chrétienté, à l’humanité. Ce concile est un moment important de notre histoire culturelle, mettant en contact rapproché et durable intellectuels grecs et humanistes italiens ; mais quant à son objet initial, c’est un échec. Les Constantinopolitains n’acceptent pas la tutelle romaine induite par les canons du concile ; Le sac de leur ville par les Vénitiens en 1204 ne passe toujours pas… Ce que Cosimo veut retenir de l’évènement, c’est le luxe du cortège, le déploiement de faste déployé par l’ambassade byzantine (inversement proportionnel aux réels moyens de ces Byzantins au bord de l’abîme). Et c’est bien cela que rend Gozzoli : le Basileus Jean (l’homme mûr sur un étalon noir), le patriarche Joseph (le vieillard sur une mûle) et leur suite. Un moment de l’histoire récente de Florence, qui se superpose à l’Histoire Sainte originelle. L’orgueil urbain des Florentins s’en trouve grandement flatté.
Reste que le dernier Mage ne colle pas vraiment avec la composition de l’ambassade grecque. Les Florentins qui fréquentent quelque peu le cercle du pouvoir médicéen sont, eux, capables de dire qui est ce beau jeune homme. Cosimo a deux petits-fils, Laurent (futur maître de la ville, poète licencieux, mécène fastueux) et Julien, assassiné quelques années plus tard lors de la conjuration des Pazzi. Julien est aussi beau et blond que Laurent est brun et laid. Et s’il est à la place du dernier mage, c’est parce qu’il permet à Gozzoli de superposer un troisième récit aux deux premiers. Les choses se compliquent quelque peu.
Derrière le dernier Mage, un peu jeune pour l’histoire, se trouve une foule de personnages, massés en une cavalcade compacte, sur au moins quatre rangs. Et les Florentins de l’élite (ou les membres de la famille, laquais et soubrettes compris) mettent facilement un nom sur tous ces visages. Cosimo lui-même, sur un âne roussin, et dont la position des mains constitue une manière de coming out. A cette époque, la profession de banquier n’a pas bonne réputation, et l’argent salit ceux qui le manipulent. Il est très délicat de montrer trop ostensiblement sa richesse, sauf à être de sang royal ou princier. Et cette mesure dans l’expression de la réussite se retrouve jusque dans l’austère majesté du palais que Cosimo fait édifier par Michelozzo di Bartolomeo. Majestueux mais sobre ; la puissance sans le luxe. C’est le code des parvenus de ce temps : pas de bling bling.
Dans la chapelle en revanche on peut se lâcher ; c’est, avec le studiolo du maître, le lieu le plus intime du palais. Le cercle de famille y a sa place, on est entre soi. C’est ici que Cosimo peut se faire représenter comme un manieur d’argent : en train de compter… avec ses doigts. C’est obscène, mais c’est la réalité que connaissent tous les Medici.
Et c’est aussi dans la foule des familiers qui se presse derrière lui qu’on aperçoit un visage juvénile, au regard pourtant acéré, et qui accroche l’oeil du visiteur. Gozzoli signe deux fois son œuvre ; par l’auto-portrait de trois-quart, tourné vers l’extérieur, auquel vont nous habituer nombre de peintres de l’âge moderne (mais ici c’est peut-être une première). Et par ce flamboyant bonnet écarlate, à la base duquel, pour que tous comprennent, il a écrit ; OPUS BENOTII (c’est Benozzo qui l’a fait). Le lien entre le commanditaire de l’oeuvre et l’artiste est très explicitement mis en scène. On connaît des peintures religieuses où celui qui paie le tableau se fait représenter en prière aux pieds de la Vierge ou de la Croix. L’inclusion de toute la famille Medici dans le cortège, ainsi que la représentation du lien entre l’artiste et son mécène, cela est en revanche très nouveau. Et dit beaucoup d’une relation qui devient classique et décisive dans la production artistique de la Renaissance européenne.
Chiara Frugoni, qui par un hasard presque miraculeux avait accompagné le groupe de mes étudiants lors de ma première visite à la Chapelle des Mages nous avait dit avant de nous faire entrer : « il faut voir ces fresques avec l’oeil d’un enfant, et les comprendre avec la tête d’un Machiavel. »


Bibliographie :

– Richard Turner, La Renaissance à Florence, Flammarion, Paris, 1997.
– Cristina Acidini Luchinat (dir.), Benozzo Gozzoli. La Capella dei Magi, Electa, Milano, 1993.

« A quoi sert l’histoire de la philosophie ? » : Catherine König-Pralong et Pierre Vesperini

« A quoi sert l’histoire de la philosophie ? » : Catherine König-Pralong et Pierre Vesperini (2019
Pierre Mrdjenovic et Théo Chauveau[1]

  Sonya Faure : L’histoire de la philosophie peut apparaître comme une démarche abstraite, gratuite et théorique, détachée de nos préoccupations quotidiennes. Cependant, elle a également participé à la construction des identités européennes et se trouve au cœur de questionnements politiques multiples. Pour en parler, nous accueillons aujourd’hui Catherine König-Pralong, professeure d’histoire de la philosophie à l’université de Fribourg en Allemagne, médiéviste, qui a récemment sorti un essai intitulé La Colonie philosophique[2]. À ses côtés, Pierre Vesperini, philosophe de formation, antiquisant, auteur d’un essai sur Marc-Aurèle, Droiture et mélancolie[3], puis sur Lucrèce, Lucrèce, archéologie d’un classique européen[4], et qui prépare en ce moment un livre sur l’histoire de la philosophie antique.
L’histoire de la philosophie, peut aujourd’hui nous sembler une démarche naturelle et neutre. En réalité, sa pratique et sa démocratisation sont un phénomène récent datant des Lumières.


[1]Compte-rendu du débat animé par la journaliste de Libération, Sonya Faure, dans le cadre du festival « L’histoire à venir », le samedi 25 mai au lycée Sanit-Sernin.

[2]Ed. EHESS, 2019

[3]Verdier 2016.

[4]Fayard, 2018.

Article intégral PDF A quoi sert histoire philosophie Vesperini König-Pralong prepaSernin 

Actualité culturelle et pédagogique


2020-2021

Espagnol

Coord. : R. Lafitte

En el festival Cinelatino, algunos estudiantes de LVB de LSH AL y BL vieron la película El olvido que seremos y algunos LVA presenciaron la entrevista del realizador Fernando Trueba. Trailer : https://www.youtube.com/watch?v=ppezPGQJ8Yw
Entrevista a Fernando Trueba :https://www.youtube.com/watch?v=H9tRQWwpvzg


« Les Colombiens ont la douleur et le refus de l’oubli inscrits dans leur chair ». Le film L’oubli que nous serons de Fernando Trueba est adapté d’un roman autobiographique d’Héctor Abad Faciolince, paru en 2006, qui a connu un succès très important en Colombie.

Nous avons demandé à Marie Estripeaut-Bourjac (1), spécialiste de la question de l’écriture de la mémoire en Colombie, de nous expliquer en quoi ce récit témoignait d’une période particulièrement mouvementée dans le pays. (Pauline Le Gall).

Vous avez travaillé sur l’écriture de la mémoire en Colombie. Comment le roman d’Héctor Abad Faciolince, L’oubli que nous serons, s’inscrit-il dans cet élan littéraire ? 

Ce récit autobiographique, et revendiqué comme tel, a pour objectif de dénoncer l’incurie des pouvoirs publics. À l’heure actuelle, les causes de l’assassinat d’Héctor Abad Gómez ne sont toujours pas éclaircies. Aucun jugement n’a été rendu. Le récit est donc une forme de réparation et de thérapie pour l’auteur et pour sa famille. Faciolince n’a d’ailleurs de cesse de l’écrire : «J’ai enfin pu parler ». Ce témoignage est particulièrement important parce qu’il se situe à l’un des moments les plus tragiques de l’histoire de la Colombie, dans les années 80. 

Le film, tout comme le roman, mêle récit intime et histoire de la Colombie. Comment cette forme permet-elle de raconter la complexité de la situation dans le pays, notamment dans les années 80 ? 

Les quinze dernières années de la vie d’Héctor Abad Gómez, qui sont racontées dans le livre et le film, sont étroitement liées à l’histoire de la Colombie. Il était très investi socialement et s’est d’ailleurs présenté à la mairie de Medellín. Toutes les vexations et les persécutions dont il a été victime montrent bien qu’à cette époque il valait mieux se taire en Colombie. Il s’exprimait notamment sur des sujets polémiques. Or, comme le dit l’une de ses anciennes élèves, à l’époque personne n’en parlait dans le pays. Il s’agissait là d’une préoccupation qui semblait réservée aux étrangers, notamment américains, alors que la santé est un enjeu majeur pour le bien-être et le progrès du pays. Les années 80 marquent aussi les grandes années de Pablo Escobar et la naissance des brigades paramilitaires, aussi appelées « escadrons de la mort ». En 1985 a lieu la prise du Palais de justice par la guérilla M-19, suivie de l’assaut de l’armée puis de l’incendie dans lequel une centaine de civils trouvent la mort. En marge de cela, des membres du parti communiste et des anciens guérilleros, qui avaient décidé de revenir à la vie civile et se présentaient aux élections sous l’étiquette de l’UP (Union Patriotique) sont massacrés. Il y a eu en tout 5000 morts et cela n’a jamais été élucidé.

– Le film est aussi marqué par la violence qui semble venir de partout… 

Oui, d’ailleurs les premières scènes du film sont toutes des scènes de violence. La première montre Héctor Abad Faciolince sortant du cinéma avec son amie et lui disant qu’il en a assez de voir autant de violence et de revolvers dans les films qui parlent de l’Amérique latine. Puis, il revient en Colombie alors que son père vient d’être mis à la retraite de manière forcée. La troisième scène, elle, est vue au travers du viseur d’un revolver. L’importance des armes dans la société est clairement montrée dès le début du film, et il s’agit d’une vraie toile de fond en Colombie. Dans toutes les productions artistiques, le revolver et la vénération des armes sont des motifs centraux. 

– Vous écrivez que les récits personnels font office de « réparation symbolique et de thérapie sociale ». Pourquoi est-il particulièrement important que les Colombiens se réapproprient cette période de leur histoire ? Qu’est-ce qui rend cette réappropriation difficile ? 

Les Colombiens qui souhaitent la fin de la guerre ont commencé, à partir des années 80, à se réapproprier leur histoire. Il existe une effervescence testimoniale impressionnante dans le pays avec des écrits, des productions, des films, des œuvres artistiques… Les Colombiens ont la douleur et le refus de l’oubli inscrits dans leur chair. Cela n’empêche pas que la violence continue. Il y a toujours des forces pour empêcher que la paix s’instaure durablement. Pour certains secteurs de la société (trafiquants de drogues, propriétaires terriens…) la guerre est plus rentable que la paix. Certaines activités, comme l’expropriation de terres, peuvent se dérouler beaucoup plus facilement en temps de guerre. 

– En quoi la figure du docteur Héctor Abad Gómez est-elle emblématique de l’histoire de la Colombie ? 

Tous les Colombiens ont quelque chose à raconter et beaucoup ont perdu un proche, un parent, un membre de leur famille. Héctor Abad Gómez est emblématique de cette violence. Par ailleurs, il s’agit d’une figure connue en Colombie. Quand il est mort, il se présentait comme représentant du parti libéral à la mairie de Medellín. Ses étudiants l’aimaient beaucoup, il suffit de voir dans le film les hommages qui sont organisés, la manifestation qui se tient en marge de son enterrement. Il était aimé, reconnu, et en plus d’être un grand médecin, il défendait les droits humains et était proche du peuple.
 
– Dans l’imaginaire français, la ville de Medellín est associée à la drogue et à la violence. Quel est son profil, par rapport à d’autres villes de Colombie comme Bogotá ? 

La ville de Medellín a un statut particulier en Colombie. Elle se situe dans la région d’Antioquia et est traditionnellement associée aux grands chefs d’industrie. Dans les endroits les plus reculés de Colombie on retrouve des gens originaires d’Antioquia. Ce sont des commerçants, des hommes d’entreprise, des colonisateurs et surtout des travailleurs infatigables. À Medellín, le silence n’existe pas : il y a de l’activité à toutes les heures du jour et de la nuit. Évidemment Medellín est aussi la ville où est né le premier grand cartel de la drogue, celui de Pablo Escobar. Escobar recrutait ses sicaires (hommes de main) dans les quartiers pauvres de la ville. L’esprit d’entreprise de Medellín fait qu’être un tueur à gage qui assassine par contrat, est considéré comme une entreprise comme une autre.  À l’époque de Pablo Escobar les assassinats en pleine rue étaient fréquents. Tout l’entourage d’Héctor Abad Gómez est d’ailleurs parti en exil après son assassinat. 

– Le roman d’Héctor Abad Faciolince a été un immense succès en Colombie. Qu’est-ce qui a particulièrement touché les lecteurs dans ce récit ? Pourquoi a-t-il eu un tel retentissement ? 

Héctor Abad Faciolince était déjà un romancier connu et reconnu en Colombie au moment de la publication de L’Oubli que nous serons. Dans ce livre, il raconte l’histoire de millions de Colombiens, une histoire de douleur. Quand ces récits provenaient de personnes du peuple ou d’indigènes qui vivaient dans des coins reculés du pays, ils n’ont que peu d’échos. Au contraire, L’oubli que nous serons raconte la vie et le destin d’un homme public, connu au plan national, qui s’est présenté à la mairie et qui n’en a pas moins été fusillé en pleine rue. Ce témoignage a montré que la violence ne touchait pas seulement les gens du peuple mais tous ceux qui osaient élever la voix et défendre les Droits Humains. 

Ce récit autobiographique est sorti en 2006, un an après l’adoption de la loi Justice et Paix par le Congrès colombien. Ce contexte a-t-il joué dans la réception du roman ? 

La loi de 2005 a été très mal vécue par la société civile. Elle a été perçue comme une manière d’accorder l’impunité à tous les paramilitaires, encouragés à revenir à la vie civile. Cet ouvrage n’a fait qu’ajouter au mécontentement et aux protestations qui étaient d’ailleurs toujours assez mesurées : ceux qui s’exprimaient trop fort se faisaient descendre. Le roman n’a fait que compléter les critiques qui étaient faites au président Álvaro Uribe. 

Plus de dix ans plus tard, le film est choisi pour représenter la Colombie aux Oscars. Cette histoire est-elle toujours d’actualité ? Comment le contexte a-t-il changé depuis la parution du roman ? 

Oui, cette histoire est toujours d’actualité, dans la mesure où la Colombie est encore aux prises avec le fait que le traité de paix n’est pas appliqué. Malgré toutes les régressions et les révisions qui ont été faites, il n’y a toujours pas de paix dans le pays. Au sein de la guérilla, ceux qui s’étaient démobilisés se remobilisent. Ils savent que le massacre de l’Union Patriotique va se reproduire et ils ont repris le maquis. D’autres ne se sont jamais démobilisés. La mafia et les trafiquants de drogue, eux, continuent à faire leurs affaires. 

(1) Marie Estripeaut-Bourjac est maître de conférence à l’ESPE d’Aquitaine-Université de Bordeaux en langues et études romanes et en sciences du langage. Elle a publié L’écriture de l’urgence en Amérique latine (Presses Universitaires de Bordeaux) et, avec Nicole Pelletier et Patricia Paillot, Vivre avec la mémoire des conflits. D’un continent à l’autre (à paraître aux Presses Universitaires de Bordeaux).

9 juin 2021 — Espagnol

FESTIVAL CINELATINO

Los alumnos de LVA pudieron asistir a la apertura del festival asistiendo a la proyección de : TENGO MIEDO TORERO [JE TREMBLE, Ô MATADOR] de Rodrigo SEPÚLVEDA – Chili, Argentine, Mexique | 2020 
PRIX CINÉ & PRIX DU PUBLIC LONG-MÉTRAGE DE FICTION LA DÉPÊCHE DU MIDI
Y presenciaron un encuentro con el actor principal :
Alfredo Castro est l’un des acteurs les plus primés du cinéma chilien et le plus loué et respecté par la critique. Directeur d’une école, d’un théâtre et d’une troupe du nom de Teatro de la Memoria, metteur en scène, scénariste, acteur, il incarne le plus souvent des personnages tourmentés avec sobriété et complexité. Ce n’est qu’à 50 ans, en 2006, qu’il aborde le cinéma, dans Fuga, premier film de Pablo Larraín, alors inconnu du public. Pour son deuxième opus, Tony Manero (2008), Pablo Larrain fera appel à Cinéma en Construction à Toulouse, révélant aux professionnels du cinéma le talent d’un acteur hors normes, il remportera le Prix Cinéma en Construction avant d’entamer à Cannes, à la Quinzaine des Réalisateurs, un long parcours dans les festivals et les salles de cinéma. Alfredo Castro est devenu par la suite l’un des acteurs fétiches du désormais célèbre Larrain, avec 6 films à son actif.


8 juin 2021 Histoire des arts et Lettres Modernes Autour de l’exposition « Au-delà des apparences, il était une fois, il sera une fois », Musée des Abattoirs

Captation vidéo d’une lecture de textes par les étudiants.

Coord. : C. Catifait et N. Cournarie

31 mai 2021 Espagnol — Visite de l’exposition consacrée au poète et artiste peintre, Rafael Alberti, à l’Institut Cerventès, lundi 31 mai.

Coord. :  Ludovic D’Agostin.


31 mai 2021 Anglais — Conférence à l’Université Jean Jaurès sur les représentations de la nature dans des œuvres littéraires nord-américaines.
Coord. : M. Soler


Histoire — La valorisation d’une archive du Lycée par des étudiants de Lettres supérieures du Lycée Saint-Sernin de Toulouse (LSHA – avril-juin 2020)
Le Lycée de jeunes filles de Toulouse pendant la Première Guerre mondiale : un hôpital militaire au cœur d’un lycée de 1914 à 1918.

Coord. : Marie Perny

https://view.genial.ly/603a27e319e1625625aae2b3/presentation-le-lycee-st-sernin-pendant-la-1ere-guerre-mondiale-analyse-darchives

Journée Portes ouvertes


CPGE
AL LSH et BL

en virtuel
samedi 6 mars 2021


Conférences du Proviseur (10h et 14h)
Discussion avec les professeurs et les élèves (9h-12h / 13h-16h)


CONNEXION pour réunion ZOOM

https://saint-sernin.mon-ent-occitanie.fr/administration-actualites-vie-scolaire/actualites/journee-portes-ouvertes-virtuelles-cpge-6-mars-2021-55063.htm




11 février 2021 — Espagnol

Revue de presse latino-américaine et espagnole et analyse méthodologique par des étudiantes
Coord. Laffite et L. D’Agostin


14 janvier 2021 — Histoire des arts

Séminaire avec Clarisse FAVA-PIZ, PHD à l’Université de Pittsburgh, spécialiste de la sculpture au XIXème siècle, avec le soutien de plusieurs musées et instituts d’histoire d’art aux Etats-Unis. 

Enjeux et débats autour de la sculpture publique aux Etats-Unis.

Coord. : N. Cournarie




11 décembre 2020 — Forum des Grandes écoles et parcours sélectifs








Par visio , communication en ligne avec des anciens élèves ayant intégré les Grandes Ecoles

2019-2020


 1er juillet 2020, 18 et 21 heures
et 2 juillet 2020, 21 heures — Théâtre
E-représentation à partir de Mangeclou d’Albert Cohen.
Sever Martinot-Lagarde

S’inscrire à spectacle.mangeclous@gmail.com

Places limitées : 100



Mangeclous est une célébration comique et rabelaisienne de la vitalité et des rêves de grandeur d’un petit peuple d’amis juifs, les Valeureux, issus du ghetto de l’île grecque de Céphalonie. 
Au cours d’un périple qui nous conduit de Céphalonie à Genève en passant par Marseille (suivant en cela la trajectoire biographique d’Albert Cohen), nous suivons les exploits imaginaires de Pinhas Solal, dit Mangeclous, de l’Oncle Saltiel, de Mattathias, de Michael et du petit Salomon. Nos amis sont des bouffons bavards, hâbleurs et toujours affamés, menteurs et sincères, généreux et grippe-sous, misogynes et amoureux, terriblement courageux et lâches, machiavéliquement rusés et candides, parfaitement pieux et athées, sionistes et antisémites, grands rêveurs devant l’Eternel… 
Derrière la verve éblouissante et l’explosion de joie de vivre, d´humanité, d’humour juif et d’autodérision qui caractérisent le roman d’Albert Cohen, s’amoncellent des nuages de tristesse et d’incompréhension. Ecrit en 1938, Mangeclous lance un éclat de rire au bord du précipice.


24 juin — Accueil en distanciel des nouveaux élèves de 2ème année

20 avril — Philosophie            Reporté
14h-16h., salle des conférences
Conférence d’E. Bories : « Réflexions sur la démocratie »
Coord. : E. Bories


19 mars — Histoire des arts   Reporté
Conférence de M. Gironet, Architecte des bâtiments de France : Influence de Léonard de Vinci sur les fresques de la Renaissance
Coord. : N. Cournarie


5 mars — Cinéma
18h, Amphithéâtre Marsan, Toulouse School of Management.
Conférence AGCOM sur le thème : « Révolution médiatique et nouvelles communications – le cinéma face au streaming en 2020 ». Présence de la société de distribution Wild Bunch aux 5 oscars et rencontre avec sa chargée du digital, Fantine Guemghar.


6 février — Histoire des arts
Conférence de M. Gironet, Architecte des bâtiments de France : Initiation à l’architecture
Coord. : N. Cournarie


3 février— Histoire des arts
Module : Préparation Ecole du Louvre , « Art contemporain 2 » 
18h-19h30 : E. Vidal (conférencier)
Coord.  : N. Cournarie


30 Janvier — Histoire des arts
Visite et présentation des chapiteaux romans du musée des Augustins
Coord. : N. Cournarie


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23-28 janvier — Histoire des arts
Voyage d’études à Paris : visites et rencontres avec des conservateurs (Société française de photographie ; Musée du Louvre ; Musée des Arts décoratifs ; Bibliothèque historique de la ville de Paris ; Musée d’Orsay ; Musée Picasso ; Centre Pompidou ; Exposition L. de Vinci ; Bibliothèque Nationale de France ; Exposition Huysmans)
Musée d’Orsay, salle Gauguin)
Coord. : N. Cournarie

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25 janvier — Journée Portes ouvertes CPGE
9h-12h30
JPO CPGE 25 janvier 2020


20 janvier — Histoire des arts
Module : Préparation Ecole du Louvre , « Art contemporain 1 » 
18h-19h30 : E. Vidal (conférencier)
Coord.  : N. Cournarie


13 et 20 janvier — Espagnol : Atelier de traduction thème/version
Coord. : L. D’agostin


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 10 janvier — Espagnol : Concert « Sur un air andalou« , Halle aux Grains
Coord. L. D’Agostin


6 janvier — Histoire des arts
Module : Préparation Ecole du Louvre , « Art moderne » 
18h-19h30 : E. Vidal (conférencier)
Coord.  : N. Cournarie


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19 décembre — Histoire des arts
Présentation par les étudiants de l’exposition Rose Béton
Musée des Abattoirs      logo_2014
17h30-18h30

Et présentation de l’Ecole du Louvre par deux anciennes étudiantes          Unknown



16 décembre — Histoire des arts

Module : Préparation Ecole du Louvre , « Renaissance nordique » 
18h-19h30 : A. Hémery (conservateur)
Coord.  : N. Cournarie


9 décembre — Histoire des arts
Module : Préparation Ecole du Louvre , « Peinture hollandaise du Siècle d’Or » 
18h-19h30 : A. Hémery (conservateur)
Coord.  : N. Cournarie


16 décembre — Histoire des arts
Module : Préparation Ecole du Louvre , « Peinture hollandaise du Siècle d’Or » 
18h-19h30 : A. Hémery (conservateur)
Coord.  : N. Cournarie


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Entrer une légende

18 décembre — Espagnol
10h-12h
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Conférence de Luis González (MCF) :  Lope de Vega y la comedia: la creación del teatro nacional
Coord. : L. D’Agostin


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18 décembre — Philosophie
Conférence-entretien par Edgar Morin
Université Toulouse 1 Capitole
17h30-19h
Coord. : L. Cournarie

L’urgence de transmettre E. Morin


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16 décembre — Etudes théâtrales et musique
Spectacle musical sur des nouvelles de Maupassant et des poèmes de Michaux
20 h., Collège Pierre de Fermat

16 décembre — Etudes théâtrales et musique
Spectacle musical sur des nouvelles de Maupassant et des poèmes de Michaux
20 h., Collège Pierre de Fermat

Coord. : J.-S. Cambon et S. Martinot-Lagarde


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   13 décembre — Forum des Grandes Ecoles
13h30 – 17h (3ème étage) 

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12 décembre — Histoire des arts
Présentation du livre d’artiste par Fabrice Raymond
Médiathèque du Musée des Abattoirs
Coord. : N. Cournarie


gerd-klestadt     12 décembre — Histoire        REPORTÉ
Rencontre avec Gerd Klestadt, rescapé de la Shoah
10h15-12h15
Coord. CPGE  :  Ph. Ruiz.


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6 décembre — Histoire des arts
Lancement du projet de rédaction de cartel et de panneaux pédagogiques au Musée des Augustins
Atelier de peinture a tempera
Coord. : N. Cournarie


26 novembre— Histoire des arts
Module : Préparation Ecole du Louvre , « Peinture, sculpture : Renaissance Italie 2 » 
18h-19h30 : A. Hémery (conservateur)
Coord.  : N. Cournarie


18 novembre— Histoire des arts
Module : Préparation Ecole du Louvre , « Peinture, sculpture : Renaissance Italie 1 » 
18h-19h30 : A. Hémery (conservateur)
Coord.  : N. Cournarie


9 décembre — Histoire des arts
Module : Préparation Ecole du Louvre , « Peinture hollandaise du Siècle d’Or » 
18h-19h30 : A. Hémery (conservateur)
Coord.  : N. Cournarie


18 novembre — Anglais
14h-16h
Conférence de Mme Lécole, MCF Arts plastiques : « Voiles blancs. La blancheur fait-elle motif ? » 
Coord. : J. Miguel


15 novembre — Espagnol
Conférence de Pierre-Frédéric Charpentier


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18 décembre — Philosophie
Conférence-entretien par Edgar Morin
Université Toulouse 1 Capitole
17h30-19h
Coord. : L. Cournarie

: « Les intellectuels français et la guerre d’Espagne, une guerre civile par procuration »
Salle des conférences, 14h-16h
Coord.  : L. D’Agostin

http://www.editionsdufelin.com/o-s-cat-r-623.html


12 novembre — Lettres Modernes

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                         Rencontre avec l’écrivain Jean-Philippe Toussaint au sujet de son premier roman,  et de son dernier texte, La clé USB.
15h30
Amphithéâtre Valade
— en partenariat avec l’Université Toulouse 1 Capitole.                      

Coord. : Carole Catifait


17-31 octobre — Histoire des arts

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Médiation : Exposition Thomas Catifait « D’ici et de maintenant », Bibliothèque de l’Université Toulouse Capitole 1
Coord. : N. Cournarie
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17 octobre —  Histoire des arts

   Médiation (stage) : Exposition Peter Saul, Coord. : N. Cournarie.

logo_2014  Musée des Abattoirs


14 octobre— Histoire des arts
Module : Préparation Ecole du Louvre , « Iconographie : Nouveau Testament » 
18h-19h30 : N. Cournarie
Coord.  : N. Cournarie


4 octobre— Histoire des arts
Module : Préparation Ecole du Louvre , « Iconographie : AncienTestament » 
18h-19h30 : N. Cournarie
Coord.  : N. Cournarie


18-20 septembre 2019 — Voyage d’étude et d’intégration (LSHC)  dans le Haut Ampurdan.
Coord. M. Palevody, V. Doumerc, O. Loubes.


2018-2019


 6 juin — Histoire des arts
16-537947-530x331Médiation Exposition « Picasso et l’exil »
16h30, Musée des Abattoirs
Coord. N. Cournarie et E. Vidal (guide-conférencier)                       logo_2014.png


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25 mai — Histoire
Dans le cadre du Festival L’Histoire à venir, conférence de C. et P. Vesperini, sur le thème : «A quoi sert l’histoire de la philosophie ?»
Un antiquisant et une médiéviste se retrouvent pour parler de la façon dont on a écrit l’histoire de la philosophie en Europe, et s’interroger sur la façon dont on peut l’écrire autrement aujourd’hui. Cette question, en apparence
éloignée de nos préoccupations quotidiennes, est en réalité profondément politique, tant l’histoire de la philosophie fonde notre rapport au politique. Tel sera le fil conducteur d’un dialogue où se confronteront méthodes, périodes et nouvelles perspectives.
Coord. O. Loubes
https://2019.lhistoireavenir.eu/evt/174/


23 mai — Musique
Concert des optants de musique, salle des conférence, 20 h.
Coord. S. Cambon


22 mai — Toutes options
Mercredi 22 mai, à 14h, en salle 322,
Florie Boy, directrice de Media d’Oc, conservatrice de bibliothèque (ancienne élève de khâgne) et Maxime Coumes (BUC de l’Université Jean Jaurès) viennent présenter les métiers liés aux bibliothèques pour les étudiants de CPGE de Toulouse.
Coord. : Carole Catifait, Nathalie Cournarie.


14 mai — Langues vivantes
Ateliers-débats au lycée Saint-Sernin (CPGE-lycée)

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« Le travail de mémoire, un enjeu plurilinguistique »


“Les récentes découvertes sur le positionnement pro-nazi du peintre Emil Nolde ont contraint Angela Merkel à faire décrocher les deux tableaux qui ornaient son bureau à la chancellerie. Dans le contexte de l’Amérique à l’heure d’un président controversé, le collectif For Freedoms (https://www.icp.org/exhibitions/for-freedoms-where-do-we-go-from-here
) revisite les affiches iconiques de Norman Rockwell publiées à l’issue du discours sur l’Etat de l’Union de Franklin D. Roosevelt en 1941. Ces supports permettent un travail très riche à partir de visuels complexes qui amènent à élaborer tout une réflexion sur la mémoire politique d’un pays.
Ces trois événements montrent à quel point les enjeux de mémoire restent prégnants aujourd’hui, voire trouvent une acuité nouvelle. Ils montrent aussi la diversité des formes et des supports de ces débats.
Le mardi 14 mai au lycée Saint-Sernin, des ateliers ont été proposés par les étudiants de classes préparatoires littéraires aux lycéens autour de ces enjeux. La discussion, en anglais ou en allemand, a pris des formes variées, montrant les enjeux mémoriaux qui sous-tendent des images liées au thème de la mémoire choisies par les étudiants et les professeurs”
Coord. A.-S. André et P. Pujo


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7 mai — Langues et culture de l’Antiquité
Journée d’études : Les dieux et les hommes dans l’Antiquité grecque et romaine
Coord. J.-L. Lévrier programme dieux & hommes

11h-12h :  Visite de l’exposition temporaire « Age of Classics ! L’Antiquité dans la culture pop » (Laure Barthet, conservateur du patrimoine et directrice du musée Saint-Raymond,  Pascal Capus, chargé des collections de sculptures romaines et numismatiques, Loussia Da Tos, médiatrice culturelle au musée Saint-Raymond.
14h Jean-Claude Carrière, professeur émérite de langue et littérature grecques à l’Université Toulouse II – Jean Jaurès, « Héraclès de la Méditerranée à l’Océan ».
14h40 Pascal Capus, chargé des collections de sculptures romaines et numismatiques, « Les villae de l’Antiquité tardive : des refuges pour les dieux ? ».

15h40 René Cubaynes, agrégé de l’Université, docteur ès sciences, titulaire d’une thèse post-doctorale en histoire antique de l’École Pratique des Hautes Études, « ‘Deis gratias ago’, cultes et syncrétisme dans les légions romaines, l’exemple de la VIIIe légion Auguste ».
16h20 Jean-Marie Pailler, professeur émérite d’histoire ancienne et archéologie à l’Université Toulouse II – Jean Jaurès, « Saturnin, son martyre et son image dans l’Antiquité (IIIe – Ve siècle) ».


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11 avril — Espagnol, Histoire des arts, Lettres Modernes
Lecture vagabonde — Autour de l’exposition Picasso et l’exil
par les élèves de classes préparatoires 
18h30 — Entrée Libre 
Coord. Carole Catifait, Nathalie Cournarie, Ludovic D’Agostin 
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16 mars-2 juin — Histoire des arts

Médiation des étudiants à l’exposition de la Collection Motais de Narbonne, Fondation Bemberg
Coord. Nathalie Cournarie

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12 mars — Anglais
Participation à une rencontre-table ronde à l’UT2J sur le Brexit


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21 Février — Histoire des arts
Vernissage de la Collection Motais de Narbonne, Fondation Bemberg
22 Février — Histoire des arts
Rencontre avec les collectionneurs et la commissaire d’exposition

Coord. Nathalie Cournarie


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31 Janvier — Lettres
Les conférences-rencontres des bibliothèques de l’université Toulouse Capitole
Lydi Salvayre, écrivain
Amphi Dauvillier : rencontre et séance de dédicaces
Coord. Carole Catifait et Marcel Marty (UT1)


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24 janvier-29 janvier — Histoire des arts
Voyage d’études à Paris : « La photographie au XIXè siècle » — visites, rencontres et conférences : ENSB, Société française de photographie, Petit Palais, Exposition Nadar, Orsay, BHVP, Louvre et Centre Pompidou
Coord. Nathalie Cournarie


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25 janvier — Anglais
Dans le cadre d’un colloque sur la ville dans les récits de guerre, les étudiants de LSHC assistent à la conférence « The city is a foreign country », de l’écrivain américain Kewin Powers (auteur de)

Université Jean Jaurès, Maison de la Recherche
Coord. Marielle Soler

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    24 janvier — Philosophie
    Participation des étudiants de philosophie à la rencontre-débat avec B. et  S. Klarsfeld
 Université Toulouse Capitole 1, 18h30, Amphi Cujas

    Coord. Laurent Cournarie


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22 janvier 2019 20h — Concert-Lecture « Les Tristesses d’Ovide »
Auditorium Saint-Pierre des Cuisines

avec la participation d’étudiants de CPGE

Coord. Jean-Luc Lévrier


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10 janvier — Histoire des arts
Musée des Abattoirs, Présentation par les étudiants de l’exposition « Prix Mezzanine Sud » (Marie-Luce Nadal, Agathe Pitié, Mazaccio)

Coord. Nathalie Cournarie


IMG_0681     19 janvier 2019, 9h30-12h — Journée Portes Ouvertes
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18 Décembre — Histoire des arts

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   Médiation des étudiants dans le cadre de l’exposition  David Claerbout au musée des Abattoirs
Coord. Nathalie Cournarie


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11 Décembre — Lettres

Les conférences-rencontres des bibliothèques de l’université Toulouse Capitole
Guillaume Sire, écrivain
Amphi Maury : rencontre et séance de dédicaces
Coord. C. Catifait et M. Marty


6 novembre, 14h et 7 novembre 11h — Espagnol

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Spectacle Ligeros de equipaje. Crónica de la retirada par la compagnie Producciones Viridiana, suivi d’un échange avec les comédiens.
http://musee-resistance.haute-garonne.fr/fr/evenements-1/expositions-precedentes/la-retirada.html?search-keywords=retirada
Coord. E. Gil


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6 novembre — Philosophie
Les optants de philosophie participent à la conférence-rencontre, organisée par l’Université Toulouse Capitole 1, avec l’historien François Dosse pour la sortie de son dernier ouvrage en 2 volumes La Saga des intellectuels français
Coord. L. Cournarie


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26 septembre 2018 — Allemand 
Dans le cadre de la Quinzaine franco-allemande (https://www.15francoallemandeoccitanie.fr) organisé par le GOETHE-INSTITUT et en coopération avec le Lycée St Sernin 
Goethe-Institut — 4 bis rue Clémence Isaure à Toulouse (31)
20 h.
Coord. : Catherine Doumerg, Pauline Pujo, Martine Reille

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« N’attends pas de jours meilleurs ! » Textes et chansons de Wolf Biermann

Caractérisé par un destin hors du commun et intimement lié à l’histoire allemande ‒fils de résistants communistes au nazisme puis poète et chansonnier dissident en RDA jusqu’en 1976 puis à l’Ouest ‒Wolf Biermann est aussi un auteur francophile, qui parsème ses textes de mots français, qui se sent cousin de Heinrich Heine et de François Villon, et s’inspire de la chanson française (Brassens, Boris Vian, entre autres). Après une conférence introductive, lectures d’extraits en allemand et en français présentés par les élèves du lycée Saint Sernin, alterneront avec l’interprétation de quelques unes de ses chansons.


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17 septembre — Cinéma Audiovisuel  
Visite et présentation de la Cinémathèque de Toulouse
Coord. M.H. Meaux


8, 15, 22, 29 septembre — Histoire des arts                   logo-big

Médiation par des étudiantes et des étudiants de l’option du lycée Saint-Sernin dans le cadre de l’exposition Même pas peur à la Fondation Bemberg

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15h30-19h30
Fondation Bemberg 
Coord. Nathalie Cournarie