Artículo sobre la exposición del museo del Quai Branly : Perú antes de los Incas (viaje de enero de 2018)
Pauline Père
Desde el 14 de noviembre de 2017 hasta el primero de abril de 2018 al museo del Quai Branly en Paris, se puede ver una exposición sobre las diferentes poblaciones prehispánicas que se desarrollaron al pie de la Cordillera de los Andes hace más de 1500 años. Numerosas cerámicas producidas específicamente por los Mochicas (también llamados Moches) fueron restauradas en el marco de esta exposición, revelando así una parte de toda la riqueza de esa civilización. Marcados con complejos símbolos, sus motivos unen el mundo animal, vegetal y humano para crear una armonía sagrada que acompañará a los difuntos en el más allá. Su dimensión utilitaria está cuestionada pues no solamente por el espacio del museo que les descontextualiza sino también por su misma índole, su valor ritual. Pájaros, insectos y otros reptiles estilizados están así asociados a diferentes divinidades, engendrando figuras antropo-zoomorfas, a imagen y semejanza de esta concordancia entre la naturaleza y la comunicación entre los mundos. Asimismo, la noción de dualismo es esencial en el seno de esa cultura ya que ilustra esta complementariedad natural. Se encuentra esta coexistencia en el uso alternado del oro y de la plata o también en la evocación de la sexualidad en toda su sacralidad. La “huaca” (“sagrado” en lengua mochica) está pues en el centro mismo del arte pre-incaico, a la vez en la comunicación entre los mundos, pero también a través de una estructura política teocrática jerarquizada con la totalidad de los ritos sacrificiales que la acompañan.
Así, todas estas producciones hechas con cerámica encarnan el precioso testimonio cultural de un pasado a menudo olvidado, particularmente víctima del saqueo de los “huaqueros”. La reunión de la totalidad de estas obras se inscribe así en la lógica de un acto de memoria con toda la dimensión histórica que sugiere, invitando al espectador a abrirse a nuevas culturas en ningún caso primitivas pero sí originarias.
Compte-rendu au sujet de l’exposition au Quai Branly : Le Pérou avant les Incas (voyage de janvier 2018)
Du 14 novembre 2017 au 1eravril 2018 au Musée du Quai Branly à Paris, a lieu une exposition portant sur les différents peuples préhispaniques qui se sont développés au pied de la cordillère des Andes, il y a plus de 1500 ans. De nombreuses céramiques produites notamment par les Mochica (aussi appelés Moche) furent restaurées à l’occasion de cette exposition, dévoilant ainsi une partie de toute la richesse de cette civilisation. Empreintes de symboliques complexes, leurs motifs allient le monde animal, végétal et humain pour créer une harmonie sacrée qui accompagnera les défunts dans l’au-delà. Leur dimension utilitaire est donc remise en cause non seulement par l’espace muséal qui les décontextualise mais aussi par leur nature même, leur valeur rituelle. Oiseaux, insectes et autres reptiles stylisés sont ainsi associés à différentes divinités, donnant naissance à des figures anthropo-zoomorphes à l’image de cette concordance de la nature et de la communication entre les mondes. De même, la notion de dualisme est essentielle au sein de cette culture puisqu’elle illustre cette complémentarité naturelle. On trouve cette coexistence dans l’usage alterné de l’or et de l’argent ou encore dans l’évocation de la sexualité dans toute sa sacralité. La huaca »(« sacré » en mochica) est donc au cœur même de l’art pré-incaïque, à la fois dans la communication entre les mondes mais aussi au travers d’une structure politique théocratique hiérarchisée avec l’ensemble des rites sacrificiels qui l’accompagnent.
Ainsi, toutes ces productions en céramique incarnent le précieux témoignage culturel d’un passé si souvent oublié, étant notamment victime du pillage des « huaqueros ». La réunion de l’ensemble de ces œuvres se place de ce fait dans la logique d’un acte de mémoire avec toute la dimension historique qu’il comprend, invitant le spectateur à s’ouvrir à des cultures loin d’être primitives puisqu’originaires.
Pauline Père