Approches des sciences humaines 2023


Equipe pédagogique :
Jean-Paul Coujou
Jean-Jacques Delfour
Muriel Rossetti



Le programme d’ASH se renouvelant désormais par moitié tous les ans, voici les 4 œuvres sur lesquelles nous travaillerons cette année. 
Pour le protocole de l’épreuve, je vous renvoie à la page de présentation de l’épreuve sur le site prepasernin : Présentation de l’épreuve d’ASH


Becker, Les Mondes de l’art, champs flammarion, 2010, 384 pages
Présentation de l’éditeur : Howard S. Becker analyse la production de toute œuvre d’art comme une action collective. L’artiste est au centre d’une chaîne de coopération liant tous ceux qui, à des titres divers, concourent à l’existence de l’œuvre. Il se réfère à des créateurs du passé ou de son temps ; il mobilise des fabricants de matériels, des collaborateurs, des intermédiaires diffusant l’œuvre, des critiques, des théoriciens, des fonctionnaires pour soutenir ou censurer l’activité créatrice, des publics. Tous agissent sur la base de conventions communes qui s’incarnent dans des savoirs, des techniques, des habitudes de travail et des catégories de perception. L’œuvre apparaît ainsi dans le mouvement de sa genèse matérielle et cognitive : elle est empreinte des multiples décisions et interprétations qui font du «monde de l’art» tout entier son «auteur».
— Pour faire connaissance avec l’auteur, on peut écouter l’émission à voix nue qui lui est consacrée : A voix nue : Howard Becker



Antoine Berman, L’Épreuve de l’étranger, « tel » Gallimard, 1995, 322
Présentation de l’éditeur : « Nous sentons, écrivait Schleiermacher en 1828, que notre langue ne peut vraiment développer sa pleine force que par les contacts les plus multiples avec l’étranger. » De Herder à Hölderlin en passant par Novalis, Goethe, Humboldt et les frères Schlegel, l’acte de traduire occupe en effet une place centrale dans le champ culturel et littéraire allemand. Jamais la traduction, dans l’histoire de l’Occident, n’a été méditée de façon aussi riche et aussi vivante.C’est, pour le lecteur français, tout un domaine inconnu qui est ici dévoilé, exploré, analysé. Et, au-delà du problème spécifique de la traduction, c’est toute une série de questions fondamentales qui surgissent, questions que retrouve notre modernité : le rapport du « propre » et du « natal » à l’étranger, l’essence de l’œuvre, la nature de la langue. Cet essai, remarquablement conduit, à la fois érudit et clair, ouvre la voie à une nouvelle discipline (faudrait-il l’appeler traductologie ?) qui ferait enfin entrer la traduction dans le champ de l’histoire, du savoir et de la réflexion.
— Pour faire connaissance avec l’œuvre, on peut lire la recension qui en est faite dans la revue numérique « Érudit » : l’épreuve de l’étranger : compte rendu de l’ouvrage

Ch. Jouhaud, D. Ribard, N. Shapira, Histoire littérature témoignage. écrire les malheurs du temps, folio histoire, 2009, 405 pages
Présentation de l’éditeur : Les malheurs du temps – la guerre, la famine ou la peste – nous sont connus grâce à des témoignages. Grandes plumes nobles, littérateurs ou gens sans qualité, ces écrits divers sont autant de sources pour les récits et les analyses des historiens. Leur usage pose pourtant problème. Dès le XVIIe siècle, en effet, inscrire un témoignage sur le papier faisait participer à une culture écrite orientée par la circulation de débats, de normes et de discours constitutifs de ce qui commençait à devenir la littérature. Ce livre raconte les  » malheurs du temps  » à partir de documents, récits de peste, lettres d’administrateurs, journaux, sermons, poèmes. Chemin faisant, il étudie la mise en écriture des expériences vécues et l’utilisation des textes littéraires par les historiens. Les auteurs rouvrent ainsi de nombreux dossiers historiographiques : par exemple celui des  » Mémoires du XVIIIe siècle « , artificiellement érigés par l’histoire littéraire en conservatoire de l’identité et des valeurs nobiliaires ; celui de la terrible famine de 1662 ; celui des écrits paysans mis au service de l’histoire du siècle des Lumières ; et bien évidemment celui de la composante émotionnelle des anciennes mises en récit du malheur, qui n’est pas sans effet sur notre propre émotion face à ces témoignages écrits.
— Pour un premier contact avec l’ouvrage, on peut lire la recension qu’en fait Thibaud Lafranchi sur le site Fabula :  Les lieux de l’histoire : histoire, sources et témoignages



Florence Dupont, Les Monstres de Sénèque, Belin, 2011, 320 pages
Présentation de l’éditeur : Le succès que rencontrent aujourd’hui les mises en scène du théâtre de Sénèque dément une tradition académique qui n’y voyait qu’un exercice littéraire, injouable. La lecture nouvelle de Sénèque que propose Florence Dupont est une redécouverte de formes oubliées d’exploitation du corps et de la voix, une invitation, pour les gens de théâtre d’aujourd’hui, à inventer, à partir de cette théâtralité perdue et retrouvée, des formes contemporaines d’expression.
— On peut lire en ligne un article intéressant qui fait le point sur une possible définition de ce qu’on appelle « une tragédie romaine » : Maxime Pierre : Qu’est-ce qu’une tragédie romaine ?
— Il est recommandé de connaître au moins une, voire deux tragédies de Sénèque, notamment Médée et/ou Thyeste.